mardi 25 septembre 2007

Top Navrance #10 : Mon Père Ce Zéro



Quand il s'agit d'alimenter mon Anthologie de La Chanson Navrante (dont cette rubrique vous propose quelques extraits choisis), j'avoue négliger un peu les productions actuelles et les Foyers à Haut Potentiels de Navrance (FHPN) que constituent les productions de TF1 ou M6.
Constamment alerté par de bienveillants collaborateurs, je me farcis quand même, évidemment, par souci déontologique, les dernières catastrophes parues (j'en profite pour remercier Ras Gaël pour son repérage des "Perches du Nil" de Dan Ar Braz et du single républicain d'Amel Bent).
Et puis, de cette vaste manne de nullité contemporaine émerge parfois une vraie, une authentique navrance.
Une chanson tellement consternante que les poils viennent se dresser sur mes avant-bras musculeux. Un morceau qui me pétrifie d'effroi, me fige sous l'emprise simultanée de la honte, la pitié, l'embarras, le dérangement intestinal et l'envie d'être loin… très loin.
"J'te reconnais pas" de Mathieu Johann est de celles-là.
C'est l'histoire d'une revanche sur la vie. La colère d'un fils abandonné jetée à la face de son père absent. Du linge sale familial qu'on vient laver en public parce que quand les émotions sont tellement intenses, on les partage avec son auditoire, même si c'est douloureux. D'ailleurs, le dernier single de Mathieu s'appelle "Le bonheur ça fait mal" (sic). On tâchera de retenir ses larmes sur les couplets au piano (mais si : le piano, tu sais, l'instrument de quand on est triste) et la désarmante synecdoque de la "barbe qui console" avant de brandir le poing sur les refrains rageurs et leurs puissantes décharges électriques (mais si, tu sais : la guitare électrique, l'instrument de quand on est en colère).
Bref, en incluant ce morceau dans mon Anthologie, je fais l'économie de trois ou quatre chansons de Patrick Bruel, habilement compressées ici en quelques minutes de bravoure.

mardi 18 septembre 2007

Même Pas Cape (suite)



On ne peut pas dire que mon bulletin du 1er septembre ait généré des avalanches de commentaire.
Pour rappel, j'y invitais mes lecteurs chéris (cherchez pas, c'est vous !) à me soumettre les plus consternantes photos de groupe de rock que leur regard ait pu souffrir.
Certes, j'y plaçais d'emblée la barre assez haut avec une photo de Chicory Tip qui vaut son pesant d'arachide. Mais ce n'était pas censé vous décourager !

Fort heureusement, je viens de recevoir de l'ami Jérôme une contribution plus qu'honorable représentant le groupe de hard-rock Presence et son fascinant moustachu frisottant, nous permettant de vérifier une fois de plus l'illustre dicton du Père Fouras : "le présent n'est rien d'autre que le passé de notre futur."

Là-dessus, je vous encourage à embrayer, en me communiquant vos plus beaux clichés...

Video-club #3

Une nouvelle sélection de videos glanées par-ci par-là, pas toujours très fraîches, mais souvent divertissantes :

- Un exemple émouvant de ce que peut donner le prog-metal tendance symphonique dans ses moments les plus sobres avec Rhapsody.
- un montage tout moisi de videos live de Guns & Roses qui m'a toutefois fait beaucoup rire (surtout le tout début, en fait)
- Un passage télé des cultissimes Sparks datant du milieu des années 80.
- Un film qui montre que faire du yoga, c'est plus balèze que du kung-fu.
- une démonstration du Tenori-on, nouveau joujou électronique musical créé par Yamaha. (tous mes copains en veulent un pour Noël)
- la déconcertante chanson de Max Boublil (pour ceux qui ne la connaissent pas encore par coeur)

Alternatives à l'Automne



Il est en train de se produire pour Pinback la même chose qu'il y a quelques mois pour Of Montreal : on les acclame finalement pour leur travail (après des années d'activités aussi confidentielles que passionnantes), mais à l'occasion de la parution d'un nouvel album qui est probablement le moins réussi de toute leur discographie.
Je me permets donc de vous conseiller de laisser cet "Autumn of the seraphs" tristounet qui ne parvient jamais à égaler le niveau de leur album inaugural et d'aller vous pencher sur les projets parallèles des deux membres du duo américain.
Du côté de Rob Crow, le guitariste et chanteur, il y a les très spectaculaires The Ladies, duo math-rock monté avec le batteur mutant Zach Hill, bouillonnant, un poil démonstratif mais vraiment ébouriffant. Il y a le plus anecdotique projet Optiganally Yours, orienté chanson funky/loungy rigolote à base d'optigan (un orgue vintage bizzaroïde, entre le mellotron et le Fairlight mais version Emmaüs). Et puis des albums solo inégaux (mais pas inintéressants), un projet débile en hommage au black-metal (Goblin Cock), un groupe de punk hardcore (The Alpha Males) et du post-rock arty (Physics).
Mais il y a aussi et surtout son vieux groupe Thingy, carrément pop mais toujours très inventif, qu'il faut à tout prix (re)découvrir. Quelque part entre Weezer et Slint mais avec des breaks de partout. De l'indie-pop joué dans un esprit prog, si vous préférez.
L'album "To The Innocent" est à tomber, achetez-le (directement chez l'excellent label Absolutely Kosher).
Allez, un extrait du dit chef d'oeuvre pour tenter de vous convaincre.

Du côté de Zach, le bassiste/chanteur, il y a un très beau maxi sous le nom de Systems Officer, dans la lignée de Pinback (boîtes à rythmes et choeurs en canon) mais supérieur à la moyenne des morceaux du duo. Beaucoup plus excitant par ailleurs que ses disques avec 3-Mile Pilot.
Enfin bref.
Tout ça pour dire, sans vouloir jouer les vieux cons, que dans cette petite famille-là, on s'amuse davantage en fouillant les archives qu'en succombant aux "prix verts" de la Fnac.

mardi 11 septembre 2007

Zarbi le triangle mais bleu le lundi



Allez, hop : pour le plaisir (comme dirait l'autre), deux bien chouettasses reprises de New Order, dans des registres fort distincts : déglingage jazz pour Blue Monday et calin-bisou sous la couette pour Bizarre Love Triangle. Le nom des interprètes ? A vous de les trouver, tiens...
(j'ai tellement peu de commentaires que je ne sais plus quoi inventer pour en susciter un, même tout petit...)

lundi 10 septembre 2007

Vider les fontaines




Il y a sur le tout nouvel album d'Orwell une très belle chanson vantant la douceur automnale et les bonnes résolutions de la rentrée. Elle s'appelle Septembre et compte parmi ces petits miracles d'équilibre où la sophistication de l'écriture ne vient jamais compromettre l'évidence mélodique.
Quand le refrain se prolonge, inopinément, et que les deux voix modulent en fredonnant "Toutes les rues nous appartiennent / nous pouvons même / vider les fontaines", ces glissements d'accords, qui semblent tout à la fois couler de source et emprunter de sinueux sentiers, me procurent à chaque fois le même frisson de contentement.
Orwell, si vous ne les connaissez pas encore, sont champions de France dans leur catégorie.
Celle, peu fréquentée (et pas très en vogue ces derniers temps), d'une pop savante et romantique, richement arrangée mais toujours très accessible, évoquant Gilbert O'Sullivan, les premiers Divine Comedy, ou bien, pour rester dans l'Hexagone, les oeuvres tardives de L'Affaire Louis Trio.

La jeune femme invitée à chanter sur ce morceau s'appelle Ruth Minnikin. Son groupe The Heavy Blinkers, dans la droite lignée des Wondermints et autres dévots de Brian Wilson, n'est pas mal du tout dans le genre. Mais c'est surtout en solo, quand elle enfile ses bottes en caoutchouc et emmène sa guitare à la pêche à la truite, que l'on succombe aux charmes de cette Canadienne aux faux-airs de Calamity Jane.

(Dans un style pas très lointain, un poil plus jazzy, il y a aussi Jolie Holland, dont j'adore le dernier album en date, mais c'est une autre histoire...)

vendredi 7 septembre 2007

On Va Tous Crever




Vis ta vie comme si t’allais mourir

Parce que ça va être le cas

Je veux pas être de mauvais augure

Mais tu vas crever

Peut-être pas aujourd’hui ni même l’année prochaine
Mais avant même de t’en rendre compte
Tu te diras :
« ça y est ? c’est tout ? (...) »

c’est le blues de l’arme à gauche, le gospel de la boîte en sapin, un Carpe Diem façon Famille Addams : c'est "You'll have time", savoureux extrait de l’album « Has Been » du génial William Shatner (mais si, le Captain Kirk de Star Trek, ou le Sergent Hooker si vous préférez).
Co-écrite par Ben Folds, comme la plupart des morceaux de ce disque paru en 2004, cette jubilatoire petite pièce funèbre (reprenons en choeur "Jo-ey Ra-mo-o-o-ne") vient de m'être présentée par mes bons camarades d'Et Voilà Le Travail (mon bureau de tendance personnel) et je tiens à les en remercier solennellement.
En bonus : une reprise de Pulp avec Joe Jackson aux renforts vocaux.

jeudi 6 septembre 2007

Des boutons et des amplis



Parfois, j'aimerais vraiment avoir 15 ans et 20 kilos de moins, une paire de Converse et un jean taille-basse et pouvoir sauter comme un springbok sur mon lit (sans craindre de passer à travers les lattes) avec la chaîne hi-fi à fond.
Notamment quand j'écoute les joyeux puceaux de Tokyo Police Club, juvénile formation canadienne à rapprocher des meilleurs représentants de la scène "Biactol guitar-pop" de l'ère post-Strokes (Arctic Monkeys, Good Shoes, Kooks, The View, etc...).
Dieu, que leur nom de groupe est nul.
Mais Doux Jésus, que leurs chansons sont emballantes !
Je ne me lasse pas de Nature Of The Experiment, sa grosse basse poilue et son petit motif saturé, son "Go" à la Fort Boyard et son batteur énergique.
Si ça vous plait, essayez leur mini-album, qui tient pas mal la route.

p.s. : photo volée sur un inénarrable site de bedjump !

samedi 1 septembre 2007

Même pas cape.



Rifougnage et pédagogie avec les incroyables Chicory Tip.
Voici une photo qui immortalise leurs tenues de scène.
Sans déconner.
J'ouvre à cette occasion le concours de la photo de groupe la plus effroyable, en vous invitant à soumettre vos candidats et à livrer vos points de vue.
Une autre contribution célèbre à ce challenge de haute volée se trouve ici.
Pour la caution culturelle, Chicory Tip est un groupe britannique resté dans les annales de la pop-music pour son single "Son of a father" (1972), produit et écrit par Georgio Moroder,
considéré comme le premier morceau pop à intégrer le synthétiseur Moog comme instrument principal. Le morceau demeure anecdotique, évoquant un Slade de la Silicon Valley sous Tranxene, mais au moins vous ne serez pas pris en défaut si on vous pose la question au Trivial-Pursuit, au dos d'un emballage d'Apéricube voire au Jeu des Mille Euros.
Perso, je cherche un morceau d'eux antérieur à ce "tube", dont le titre ("i Love Onions") m'émoustille plus que de raison. Si quelqu'un parmi vous archive ce genre de chefs d'oeuvre...