dimanche 18 novembre 2007

Père Fouras des villes in disguise :

Anadiplose.
Concaténation.
Deux mots techniques, déjà utilisés sur ce blog (à propos d'une chanson de Fred Poulet) qui décrivent ce procédé fameux consistant à répèter au début d'une phrase la fin de la précédente et à former ainsi une sorte de chaîne (sur le modèle "marabout-bout d'ficelle - selle de cheval - cheval de course, etc...")
Une fois ce principe de construction détecté dans notre joyeux blind-test, des recherches bien menées permettaient d'aboutir à la liste suivante :

1- Lush : Monochrome
Voix évanescentes, guitares gorgées d'effets, on est en plein dans la "shoegazing" pop qui connut ses beaux jours vers la fin des années 80 et au début des 90.
2- Monochrome Set : He's Frank
Un des grands classiques du groupe culte anglais, maître dans l'art de l'humour à froid, du dandysme "fin de siècle" et des références au pop-art. (un petit bonus ici).
3- Frank Alamo : Da Dou Ron Ron Ron
Un classique du yéyé, placé ici surtout pour pouvoir faire cet enchaînement crétin avec...
4- Ron Sexsmith : Strawberry Blonde
Extrait du deuxième (et meilleur ?) album du singer-songwriter canadien.
La production, signée Mitchell Froom, est à se morceler le coccyx.
5- Blonde Redhead : Oh James
Extrait du très bien nommé "Fake Can Be Just As Good", qui sous-entend que leur façon de faire du Sonic Youth vaut bien les "originaux", idée à laquelle je souscris pleinement.
6- James Iha : One And Two
Le guitariste des Smashing Pumpkins avait sorti ce très bel album de ballades popinettes en 1998 (Let It Come Down). Je l'écoute encore souvent.
7- Two Unlimited : Get Ready For This
La Belgique, pas encore officiellement Tecktonik, mais déjà largement Technotronic
8- This Heat : A New Kind Of Water
Extrait de l'album "Deceit", de très loin celui que je préfère.
This Heat fait partie de ces groupes anglais "arty" et expérimentaux qui ont essayé de faire du rock au début des années 80 en empruntant au prog anglais (la scène de Canterbury en tous cas) mais en tirant aussi les leçons du "krautrock" (recherches timbrales, alliance du savant et du primitif, utilisation de la répétition en dehors du cadre de la musique dansante, etc...). Ce début de morceau me fait beaucoup penser à Animal Collective.

9- Waterboys : Medicine Bow
Le style et la voix étaient relativement identifiables, non ?
10- Bow Wow Wow : I Want Candy
J'adore Bow Wow Wow, projet new-wave "pseudo tribal" élaboré par Malcom Mc Laren, qui reprend ici un tube des années 60 (chanté par les Strangeloves à l'origine) mais qui signa aussi quelques très bons singles comme Go Wild In The Country. C'est pas très éloigné de ce que faisait Lizzy Mercier-Descloux estimè-je humblement.
11- Candi Staton : Love Chain
Pas mécontent d'avoir pu caser celui-ci en fin de course, non pas que j'affectionne particulièrement cette ravissante chanteuse soul des années 70 mais parce que le titre du morceau renvoie au mode de construction de la séquence.


CLASSEMENT :
And the winner is…

Monseigneur Kill Me Sarah, qui m'a rendu une copie sans faute deux heures après la mise en ligne du jeu.
C'est imbattable. 25 points vite fait bien fait. Très fort. Félicitations.
Il a trouvé This Heat les doigts dans le nez. Il est trop balèze.
Il remporte un CD en cadeau. Parce qu'il le vaut bien.

C'est Monsieur Benjamin et sa muse qui arrivent en deuxième position, avec 25 points itou et une dignité pleinement restaurée.

La troisième place est pour Coolbeans, qui a pris son temps pour répondre mais qui nous assène un score maximum tranquilou, l'air de rien.

Davnat sèche sur This Heat et y laisse quelques plumes (23 points)

La fougue et l'impétuosité du jeune Billy Montoya lui ont valu quelques sorties de route : on confond This Mortal Coil avec This Heat, on oublie le titre de la dernière chanson... et on se retrouve en bas du podium avec 22 points, la rage au ventre, à fomenter une vengeance qui s'annonce sanglante.

L'Amicale de Berguette semble avoir sous-estimé la précision des concaténations et passe à côté de quelques points largement à sa portée : score honorable de 20 points mais peut mieux faire.

Dragibus atteint le même score, ce qui me permet de me venger de son dernier blind-test spécial cinéma sur lequel je ne fus pas brillant non plus.

Enfin, première participation très appréciée de Phleaupe, qui se la fait "à la roots" et probablement au feeling puisqu'il déniche les trucs les plus ardus mais laisse tomber l'affaire sur Lush. Bilan : 18 points.

Merci pour votre participation et à très vite !

jeudi 15 novembre 2007

The Amadou & Mariam De Dieuleveult Hunt #1



Après le relatif succès du premier blind-test, j'ai décidé de vous proposer un nouveau jeu, basé lui aussi sur le principe de l'identification "à l'aveugle", mais relevant finalement tout autant de la chasse au trésor, une invitation à la recherche en tous cas...
J'ai essayé cette fois-ci de moins valoriser l'érudition du joueur que son sens de la débrouille et de l'astuce.
Soyons donc clair : il est quasi-impossible que quiconque identifie spontanément les 11 extraits enchainés dans le fichier audible (et téléchargeable) ci-dessous.
Il est par contre à la portée de presque tout le monde sachant se servir de son intuition, de Google, de quelques sites habilement choisis et de ses oreilles de venir à bout de ce jeu.
Il s'agit de trouver le nom des 11 interprètes et les 11 titres de chansons.
Attention, indice important : Ces chansons ont été choisies pour une raison précise qui ne relève pas du hasard.
Trouver cette raison devrait largement vous aider à résoudre le puzzle.



Vous avez jusque dimanche 19/11 à 20h pour me rendre votre copie par mail :
monongle (arobase)free.fr
1 point par interprète identifié + 1 point par titre correct + 3 points pour le pourquoi du comment...
Le premier à obtenir 25 points est le gagnant suprême.

mardi 13 novembre 2007

Même pas cape (fin ?)

Il semble qu'on ait atteint un sommet avec la découverte de cette vidéo



Ce document poignant mettrait-il un terme à notre quète ?

mercredi 7 novembre 2007

Strogoff, le bilan (2) : Classement


Tout d'abord, un grand merci à tous les participants...

Big up à Indie-Boy Traqueur qui remporte le grand prix "Ray Charles" avec 25 points.
Il a trouvé à la fois les Dogs, Lady Sovereign, les Yardbirds, Hüsker Dü et Squarepusher.
Je dis bravo.
Sur la deuxième place du podium, c'est le jeune et fougueux Billy Montoya qui partage le prix "Stevie Wonder" avec le vétéran Kill Me Sarah, tous deux plafonnant à 23 points.
La médaille de bronze (le Andrea Bocelli Award) revient à l'Amicale du Rock de Berguette, ex-aequo avec le pourtant puissant Coolbeans sur un score de 20 points.

Après, on tombe sous la moyenne et je dois dire que c'est mal.
Il faut travailler, prendre garde aux étourderies.
On arrive sur les trophées en plâtre à l'effigie de Gilbert Montagné.
Dragibus, hyper balèze au naturel, parvient piteusement à 15 points.
Le pourtant très documenté Mougelinho stagne à 14 points.
Mariaque quant à lui ne grapille que 13 points.
Au rayon des participations "en passant", on remarque un sans-faute de Mauricette Beaussart, mais sur un nombre très limité de titres (4 points au final) et un plan "je connais le nom du truc, c'est écrit sur la pochette mais j'ai la flemme d'aller le lire" signé Monsieur Benjamin qui lui vaut 6 pauvres points.

Mon bilan :
- participation correcte pour une première
- enthousiasme global des joueurs
- niveau du jeu un peu trop élevé à votre goût

Je ré-éditerai l'excercice bien volontiers et sous peu, en tâchant de rendre le jeu un poil plus accessible et moins axé sur l'érudition... J'ai déjà un truc en chantier pour dans un futur proche...
Vos commentaires sont évidemment bienvenus en vue d'une prochaine édition...

lundi 5 novembre 2007

Strogoff : le bilan (1)

Allez, d'abord les réponses :

1) dEUS "For the roses", extrait de leur troisième album ("In a bar under the sea").
Et un groupe belge, un.
2) STINA NORDENSTAM "Purple Rain", reprise de Prince issue de son splendide album "People Are Strange"
3) HÜSKER DÜ "Pink Turns To Blue". Super chanson, production à chier.
4) XTC "Living Through Another Cuba", sur l'album "Black Sea", dont la pochette représente les quatre gaillards posant en scaphandriers. Chouette tournerie.
5) KELIS "Trick Me". Du ska déguisé en RnB pétasse/efficace, quelques années avant Lily Allen. Gros tube, quand même... Dans la série "On peut tromper mille femmes une fois, mais..."
6) LINK WRAY "Rumble". LE plus gros classique du Garage ?
avec l'indice sur Zelda, je pensais que vous auriez trouvé plus facilement...
7) SQUAREPUSHER "My Red Hot Car" sur l'album "Go Plastic".
8) NIRVANA "Tourette", sur "In Utero"... mais si, vous savez : le groupe de rock avec le gars qui s'est tué...
9) STONE ROSES "Fools Gold"... le single baggy bien efficace. Celui-là était particulièrement générationnel, donc pas facile à trouver pour ceux qui ne sont pas trentenaires.
10) OUTKAST "Spread"... le texte est digne de Francky Vincent mais la production tabasse ses morts. Pas manchots, les deux maquereaux...
11) SONIC YOUTH "Silver Rocket" sur "Daydream Nation".
12) THE SLITS "Heard it through the grapevine", les princesses du punk reprennent Marvin Gaye façon reggae-disco.
13) THE YARDBIRDS "Evil Hearted You". Les Pixies en ont enregistré une version en espagnol (Corazon de Diablo...). Le texte est une spéciale dédicace perso à JCV, le roi de la manigance et du mauvais esprit.
14) VLADIMIR COSMA thème du film "Le Jouet".
Bravo à ceux qui ont trouvé celui-là... je pensais que vous seriez moins nombreux.
15) LADY SOVEREIGN "Public Warning". Chavette féroce mais clapet véloce.
16) THE DAMNED "Neat Neat Neat". Un des groupes les plus injustement négligés de la première vague punk anglaise. à redécouvrir (si nécessaire). Leur bassiste, c'était le Captain Sensible qui chantait "Wot ?"...
17) THE HONEYMOON KILLERS/LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL "Nationale 7".
Le plus culte des groupes belges et son seul tube hexagonal : une reprise de Trénet.
L'achat de la ré-édition de leur album chez Crammed est obligatoire.
18) DEERHOOF "Holy Night Fever"... Je vous ai déjà dit que j'ADORE ce groupe ?
19) LES DOGS "The Most Forgotten French Boys" sur "Too Much Class For The Neighbourhood". C'étaient eux, les français de la sélection...
20) DEATH CAB FOR CUTIE reprend joliment Björk, "All is Full Of Love"

Le classement suit...

samedi 3 novembre 2007

Le Drapeau Noir reprend des couleurs



Il y a deux semaines je suis allé voir et écouter les stupéfiants Dirty Projectors sur scène.
Si vous ne connaissez pas encore, allez donc y risquer une oreille : c'est pour le moins singulier. Il s'agit d'un projet aventureux mené par un gars plutôt zarbi avec des sales pull-overs de ski mais une forte personnalité musicale, David Longstreth.
Ce garçon a décidé - pour son dernier album en date - de rendre hommage à Black Flag (le groupe de punk-hardcore angeleno du musculeux Henry Rollins) en reprenant les morceaux de son mythique premier album "Damaged" (198), mais en se basant exclusivement sur les souvenirs qu'il en a gardés et en les reconstruisant à sa façon, qu'on pourra qualifier de généreuse et alambiquée.
A l'instar du "Pierre Ménard, auteur de Don Quichotte" de JL Borges, Longstreth a donc patiemment "composé des morceaux qui existaient déjà".

Vu de loin, on pouvait redouter que le gars ne s'étouffe dans les références et les citations, jouant le jeu du clin d'oeil décalé pour public averti et sombrant au passage dans l'anecdotique. Vu de près, c'est juste hyper-spectaculaire (harmonies vocales de cinglés à la Björk, rythmiques complexes, énergie quasi-punk) et l'on a du mal a contenir son admiration.
Comparez donc sa lecture de "Police Story" (également ici en video dans une très belle version pour les fameux "Concerts à emporter" de la Blogotheque) et l'original par la bande à Rollins, le contraste est assez étonnant.
J'adore pour ma part la façon dont cohabitent la sophistication extrême de la partition musicale de Longstreth (dans un registre free-afro-folk-post-gospel expressionniste) et la simplicité frontale du texte de la chanson (dans un registre "la jeunesse nique la police/guérilla urbaine pour tous").
"This fucking city is run by pigs. they take the rights away from all the kids. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way. walking down the street. i flip them off. they hit me across the head with a billy club. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way. nothing i do, nothing i say. i tell them to go get fucked. they put me away. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way. i got to court for my crime. stand in line, pay bail. i may serve time. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way."

Pour les amateurs, une assiette de rab chez Daytrotter.

jeudi 1 novembre 2007

Un guide pour Michel Strogoff

Ma joie est grande : Vous êtes plutôt nombreux à participer à ce premier blind-test.
Personne n'a tout trouvé pour l'instant...
Parce qu'il faut bien un semblant de cadre au jeu, j'invite tout le monde à me rendre sa copie définitive avant le 6 novembre à 20h, toujours par mail.
Je publierai un classement le lendemain sur la foi de ces réponses.
Voici quelques indices qui vous permettront de ne pas trop vous cogner dans le noir, voire atteindre la clarté ultime pour les plus perspicaces :

- il y a quatre reprises dans cette sélection.
- deux des groupes présents sont belges.
- un fameux groupe d'indie-rock américain, très influencé par les interprètes de la chanson n°3, a enregistré une reprise de la chanson n°13
- dans le tas, il y a un de mes groupes américains actuels préférés (plusieurs fois cités sur ce blog). Rien que leur nom, je trouve ça beau (de chevreuil).
- le titre de la première chanson et les interprètes de la neuvième ont du végétal en commun.
- il y a aussi un groupe français qui fait de la pop anglosaxonne et un groupe étranger qui rend hommage à la chanson française.
- aucun musicien figurant dans ce Blind-Test ne porte de perroquet sur l'épaule.
- il y a par contre deux gigolos salaces et plutôt balèzes
- une pin-up (qui a déjà côtoyé le duo sus-cité) qui jure mais un peu tard qu'on ne l'y prendra plus.
- une petite anglaise survitaminée en survète qui convoite la noblesse et le pouvoir
- il y a un gars, quelque part dans ce foutoir, qui est capitaine et qui joue de la basse...
- un autre qui a le même prénom que le personnage central de la saga de jeux-videos Zelda
- on entend aussi un quatuor d'anglais en scaphandres parler d'une île lointaine.

avec tous ces indices, j'attends quelques "sans-faute"...
Allez, au boulot !