vendredi 25 janvier 2008

Halen fresh

Question : Qu'est-ce qui se passe quand on joue sur scène un morceau avec un accompagnement sur bandes pré-enregistrées et que l'ingénieur du son les passe malencontreusement à la mauvaise vitesse (ce qui a pour effet non seulement d'accélerer le tempo mais aussi de transposer le morceau 0,485 ton au-dessus, ce qui peut s'avérer périlleux en terme d'accordage guitaristique) ?



Réponse : On pédale copieusement dans le Saupiquet.
La preuve en image avec Van Halen, en total-freestyle sur son colossal "Jump"

Heureusement que le chanteur a la présence d'esprit d'entamer un vigoureux "à-dada" sur un micro géant gonflable (vers 4m20s) ce qui permet de laisser le public sur une bonne impression pendant qu'Eddie essaie de piger ce qui foire avec sa six-cordes.

Ouf.
Un peu plus et nos amis avaient l'air con.

(merci à Dafit pour le lien... t'es trop tactile mais je te kiffe quand même, mec)

mardi 22 janvier 2008

Top Navrance #12 : La Vie, Mode d'Emploi


Bon on est d'accord : Henri Salvador c'est Henri Salvador.
Et c'est sûr que pour ceux qui l'écoutent pas, ce qu'il dit est plutôt difficile à entendre.
Mais bon : ses chansons restent avant tout des chansons et malgré tout ce qu'on peut en penser, sa musique est vachement bien, même si ce n'est pas à proprement parler sa musique et qu'on a aussi le droit de détester ce style de trucs.

En fait, des chansons comme celle-là, pour pouvoir les apprécier à fond, il faut vraiment les écouter. Et là, tu te rends compte que ce qu'elle te disent, c'est peut-être léger, mais au moins c'est pas reulou.
Le gars, par rapport à l'existence, on va dire qu'il est plutôt sur la fin que sur le début, alors quand il te parle de la vie, tu sens bien que ça le concerne, même si ça frôle un peu le hors-sujet.
Alors toi, évidemment ta vie c'est ta vie, avec ses similitudes et ses différences. Mais malgré tout, ça reste un thème universel parce que ça nous parle à tous.
Enfin bref : Henri Salvador a beau avoir eu des hauts et des bas, il a toujours su rester au top et il nous le prouve encore une fois avec ce morceau, même s'il est un peu moins bien que ceux de son meilleur album (celui avec Jardin d'hiver).
Et je vais te dire : vu la pêche du gaillard et sa vision de la vie, s'il garde la santé (et le moral, parce que ça compte aussi, bien sûr), et puis surtout s'il continue à enregistrer des disques, je suis prêt à parier que sa carrière ne s'arrêtera pas là…



Tres Compañeros

Mes bulletins sont de moins en moins fréquents mais j'ai une bonne excuse : je vous prépare une petite émission de radio portative pour fêter le premier anniversaire de ce blog.
En attendant, voilà trois chansons que j'écoute beaucoup en ce moment...

1/ Alec K Redfearn Queen Of The Wires, extrait de son excellent dernier album, "The Blind Spot".
Alec a de beaux cheveux longs, un gros accordéon, des doigts agiles qui courent dessus et une voix charmante qui raconte des histoires peuplées de symboles zarbis et teintées de surnaturel, façon "La Caravane de l'Etrange". En terme d'univers artistique, c'est un peu Sufjan Stevens dans une roulotte en Roumanie. Et c'est autrement plus chouette que les très acclamés et pourtant bien patauds Beirut.




2/ Tu aimes Pinback, le Krautrock et le ragamuffin ? Rentabilise ton temps en écoutant le Dead Eye d'Antelope (extrait de l'album "Reflector") qui combine tous tes hobbies musicaux en 2 minutes 10 chrono.
Une batterie rigide, une basse toute sèche, et un chant genre "Fugazi inna dancehall style" : c'est Babylon chez les étudiants de Washington.
Du jump-up straight-edge, quoi.




3/ Sinon, si vous trouvez que "Rubber Soul" des Beatles est trop court et que l'attente du prochain The Shins est insoutenable, grignotez-moi donc ce petit morceau de Delta Spirit intitulé Tomorrow Goes Away... ça casse pas trois pattes à un héron mais ça accompagne à merveille le café/tartine au kiri du matin.


vendredi 18 janvier 2008

Da! Da! Da!


C'est en faisant quelques recherches sur la préhistoire des musiques électroniques et ses réjouissants bricolages, que je découvre par hasard le groupe Messer Chups, improbable combo russe, tout ce qu'il y a de plus contemporain, mais victime d'une profonde fixette sur la sous-culture sixties et faisant un fréquent usage du Theremin.
Du lounge-a-billy psychotronique avec des zombies en slip panthère, des beats garage, des orgues asthmatiques, des bikinis en feu, des bruitages de série Z, des synthés analogiques et des onomatopées débiles : ainsi pourrait-être décrite la musique de nos deux camarades de St-Petersbourg. C'est certes un poil facile dans le genre "assemblage de clichés rigolo", mais c'est fait avec un entrain assez contagieux et un sens de l'efficacité redoutable... un peu comme si Fatboy Slim avait fait une cure de J.G.Esquivel ou si Add N to X s'était mis aux Cramps... On ne se taperait pas forcément un album en boucle, mais le temps de deux ou trois morceaux, on a quand même bien envie d'enfiler une cape et d'aller courser Scooby-doo dans un vieux château de Transylvanie... Bon, et puis je vais être honnête : je trouve la bassiste assez convaincante en Betty Page... Bref, si jamais je fais DJ pour votre prochaine surboum de Halloween, soyez prévenus : vous n'y couperez pas !

dimanche 6 janvier 2008

Vaguement jumeaux #9 : Riccardo et Bid

Officiellement, on n'appelle pas ça une reprise mais un clin d'oeil. N'empêche, malgré l'immense affection que je porte aux anglais de Monochrome Set, il faut reconnaître qu'ils n'ont rien à envier aux Shadoks quand il s'agit de pomper.
Evidemment, ils n'ont pas pillé n'importe quoi , réservant leur relouquigne des familles à l'un des tubes de Riccardo Del Turco, pimpant ragazzo pop qui fleure bon la promenade en Vespa et le costard crême. On remplace les trompettes pouette-pouette par des guitares twang, on oublie les truculents "zaï zaï zaï zaï" au profit d'un sobre "he was my man" et hop : voilà notre rital muni d'une planche de surf sous le bras et d'un chapeau colonial sur le crâne.
Sont fortiches, tout de même, les rosbifs...





Riccardo Del Turco "Uno, Tranquillo" (1966)





The Monochrome Set "The Ruling Class" (sur Eligible Bachelors, 1982)

et puis en bonus, celui dont l'ombre plane sur tout ce bulletin et qu'on n'a même pas besoin de nommer

jeudi 3 janvier 2008

Croquons dans les Criques

Vous aimez le folk fleuri, la pop de chambre, le songwriting érudit de Sufjan Stevens et Andrew Bird.
En même temps, vous venez de signer quelques chèques au profit de votre compagnie d'assurances, les services fiscaux, la société de bois de chauffe, les deux organismes de crédit qui ont financé vos agapes de fin d'année, le garage qui vous a refait le moteur de la bagnole alors que vous vouliez faire une vidange-graissage. Bref, vous vous préparez à cuisiner des pâtes pendant les deux prochains mois sans trop vous interroger sur la beauté intrinsèque du son du hautbois ou l'intêret d'un glissement en mode mineur.
Les Inlets, gentils trouvères acoustiques américains proches d'une certaine intelligentsia de la pop savante (Sufjan, Dirty Projectors, My Brightest Diamond, Grizzly Bear, Department Of Eagles) ont pensé à vous.
Leur Vestibule EP, regorgeant de ravissantes mélodies, de douces harmonies vocales et d'élégants arrangements (où bois et cordes se content fleurette), est gracieusement - et légalement - mis à disposition de quiconque prendra la peine de clicker jusque .
Sérénité, recueillement, délicatesse, le tout pour zéro euro.
Un beau disque hivernal qui mettra un peu de chaleur dans votre assiette de tortis au beurre.

(précision : la mise en ligne de ce disque n'est pas récente, mais je découvre à l'instant qu'elle est gratuite et me suis dit que je ne serais peut-être pas le seul...)