mercredi 31 janvier 2007

La possibilité d'un copain


Le groupe américain DEERHOOF vient de publier son neuvième album intitulé "Friend Opportunity", audible dans de larges proportions et gratuitement (mais en streaming) ici.
Faisons court : il est FANTASTIQUE.
Pour ceux qui connaissent déjà le travail du groupe, vous n'allez pas être déçus : on trouve sur ce disque tous les traits caractéristiques du joyeux combo : l'approche bouillonnante de la composition (multiplication des parties, ruptures à tout bout de champ), le penchant pour les modulations improbables, l'écriture rythmique sophistiquée, les guitares sixties, les synthés délirants et les fameux refrains en onomatopées typiques de la chanteuse Satomi (le nouveau mot d'ordre est un "choo choo choo choo bip bip" infectieux). Si ce n'est que ce nouvel enregistrement jouit d'une production un peu plus dynamique qu'à l'accoutumée, d'arrangements plus élégants (des cuivres sur quelques morceaux) que Greg Saunier s'éclate encore plus que d'habitude à la batterie, devenant un peu la star de cet album truffé de breaks aussi inattendus que délicieux.
Pour les autres, c'est vraiment le moment de vous y mettre.
Si vous aimez Enon, Of Montreal, the Fiery Furnaces, TFUL282 ou Blonde Redhead, vous avez au moins une bonne raison d'adorer Deerhoof. Nos petits camarades viennent de sortir le disque le plus accessible et excitant de leur foisonnante discographie : il s'agirait de ne pas passer à côté !

mardi 30 janvier 2007

Georges on my mind


Georges not dead : allez écouter THE BRASSENS...

Il suffira d'un cygne



Avant qu'on ne me questionne sur le sujet, je tiens à m'exprimer sur le nom de ce blog.
Il provient d'un jeu initié avec mon camarade Davay, consistant à trouver des noms de chansons célèbres pouvant, par le truchement d'un "à-peu-près" couillon, intégrer le nom d'un volatile.
Outre la balavoinerie en en-tête, nous parvinmes à quelques trouvailles telles que "Le parking mésange", "chef, un pic-vert on a soif", "Mister Grives" ou le mémorable "Je t'aime, moineau plus" (à mettre au crédit de Tom Cut).
Je brûle évidemment d'envie de vous mettre à contribution sur cet exercice, qui me permettra de jauger vos connaissances ornithologiques ET musicales.

de chouettes disques parus en 2006

La coûtume veut qu'on fasse paraître en chaque début d'année un classement de ses disques favoris de l'année passée.
A priori, j'ai tendance à trouver cela un tantinet irritant.
Cela suggère en effet que des disques deviennent comparables pour la simple raison qu'ils ont été initialement mis en vente sur la durée d'un même exercice fiscal. Pas top, le critère.
Par ailleurs, l'idée de classer des disques par ordre d'attachement, ou pire encore de "qualité" me semble relever de l'enfantillage… Je suis de ceux (nombreux, je crois) qui pensent que les disques prennent une valeur différente en fonction de quand, où, pourquoi et comment on les écoute... Sur la piste de danse d'une fête de mariage, j'affirme préférer cent fois entendre "Rockamadour" de Blanchard (sur lequel je puis transpirer à grosses gouttes le surplus de houblon consommé) que n'importe quel morceau de Sufjan Stevens, de Tom Waits ou d'Albert Marcoeur. J'espère que vous aussi.
Sans quoi, je m'efforcerai d'éviter les mariages où vous êtes invités.

Il se trouve toutefois que, parcourant moults blogs ces dernières semaines, je découvris au détour de ces incontournables classements un tas de noms de groupes qui m'étaient inconnus, ou de disques que j'avais maladroitement négligés. Et je l'avoue penaud : l'importance que le rédacteur leur décernait dans son cérémonial m'a tout de même poussé à aller y voir de plus près.
Je découvrai ainsi , par exemple, le très charmant "Paper television" de The Blow, ou revenais avec un intêret ravivé sur le cas de Final Fantasy et son "he poos clouds" baroque et pénétrant.

Et de conclure, finalement, que je ferais bien moi aussi de donner, pour ce premier billet, quelques pistes d'écoute concernant des disques que j'avais aimé dans les nouveautés de l'année dernière.
Tant pis pour les principes.
Voici donc, en vrac, quelques frissons musicaux recommandés par la maison :

THE LADIES "They Mean Us". Un duo étonnant et détonnant. Rob Crow (Thingy, Pinback) au chant + guitare et Zach Hill (Hella) à la batterie. Le math-rock réduit simultanément à sa plus simple expression et à son paroxysme. Méga-technique mais ludique. Fatiguant (certes) mais bougrement excitant. Attention pour les puristes : contient des fragments de vraies chansons !

PERE UBU "Why i hate women". Je suis fidèle à ce groupe depuis longtemps malgré des disques plus ou moins pénibles. Ce coup-ci, youpi : c'est un très bon crû, efficace et hargneux. M'a fait penser à The Ex, bizarrement.


THE CURTAINS "calamity". Le projet "pop" de l'ex guitariste des géniaux DEERHOOF. Le chant est fragile et désarmant, les mélodies prennent des détours inattendus. On pense en même temps à Syd Barrett, Robert Wyatt, et Chris Knox avec le sentiment fort agréable que c'est pas fait exprès. J'ai dû écouter la chanson d'ouverture, "go lucky", une quinzaine de fois le jour où je l'ai découverte. C'est un signe.

THE ISLES "perfumed lands". De loin ce que j'ai entendu de mieux comme rejeton avoué des Smiths. Plein de plans de guitare qui donnent envie de savoir mieux jouer, et des petits effets de mise en place rythmique de bon aloi. Joli. Et américain, contre toute attente

THE BLOW, "Paper television". Une fille qui chantonne nonchalemment des trucs rigolos sur de l'electronica péchue. Plus leste que Peaches et plus efficace que Le Tigre. Juste jouissif.

HOT CLUB DE PARIS "drop til it pops". Un groupe de Liverpool qui chante comme les La's, mais sonne comme des Futureheads qui auraient trop écouté Captain Beefheart. Joyeux et imprévisible.

TANTE HORTENSE "mieux". Les disques Bien devraient devenir le Saravah du 21ème siècle. Cette première référence du label révèle un chansonnier grâcieux et malicieux, dans un esprit à la coule véritablement contagieux. Cet album contient une chorale, une chanson sur les joies du hard-discount et un splendide solo de grincement de porte, entre autres… Je vous encourage à aller visionner le clip inénarrable de la chanson "une bite sur le poignet".

ALEC K REDFEARN & THE EYESORES "the smother party".
Si Sufjan Stevens troquait son banjo pour un accordéon et ses disques de Stereolab pour des compiles de punk turc, si Thingy enregistrait un disque en Europe de l'Est…ça donnerait probablement un truc comme ça.
Un chouette truc, quoi.


SHARKO "molecule"
Franchement, un disque de Sharko produit par le mec de Trash Palace et Placebo (Dimitri Tikovoï), ça ne me faisait pas vraiment saliver d'avance.
Et puis des fois on se trompe et c'est tant mieux. Quelques rocks qui envoient le bois, deux jolies pauses recueillies au ukulele avec des cordes par derrière, un single efficace ("sweet protection"), et puis d'autres morceaux plus improbables... du concentré de Sharko avec un son qui bastonne.

lundi 29 janvier 2007

C'est parti

Fallait bien que ça arrive : à force de passer du temps sur d'excellents audioblogs - en particulier sur celui (malheureusement disparu) de David F. ou sur la formidable Blogothèque, l'envie de passer du côté des acteurs s'est faite croissante, à tel point que j'ai décidé aujourd'hui de lancer le mien. L'objectif ? Y trouver un prétexte à écrire avec fréquence et régularité, communiquer mon enthousiasme, partager des coups de coeur et des coups de gueule...

On trouvera sur ces pages des portraits d'artistes qui me passionnent et que j'aimerais contribuer à faire découvrir, ainsi que de plus succincts billets s'apparentant à des chroniques de disques (ou plus occasionnellement de bouquins ou de films). Je traiterai indifféremment de productions récentes ou anciennes, exploitant les vertus singulières du blog : détachement de l'actualité et de la tyrannie du marché, possibilité d'évoquer CE qu'on veut, QUAND on veut.

J'espère à terme donner à ce blog un compagnon sonore sous la forme d'un podcast qui illustrera mes propos.
Parviendrai-je à mener à bien ce nouveau projet ? à le nourrir suffisamment et assez régulièrement ? à faire en sorte qu'il enrichisse et structure ma vie au lieu d'y ajouter désordre et confusion ?
J'ai un peu l'impression d'avoir adopté un chien...
Maintenant, je voudrais bien qu'il ne défèque pas partout.