jeudi 21 août 2008

Donne la papatte

A l'heure actuelle, si je devais faire tatouer le nom d'un groupe en lettres gothiques sur mon glabre poitrail, je crois bien que mon choix se porterait sur les inénarrables a.P.A.t.T.

En effet, si j'ai écouté un paquet de bons disques ces derniers temps, aucun ne m'aura enthousiasmé autant que "Black & White Mass", dernière parution en date de cet improbable collectif de Liverpool. Il faut dire que, conformément à la formule proposée par le groupe lui-même, aPAtT, c'est un peu une compilation des meilleurs moments de pas mal de mes groupes préférés, tous styles confondus. Précisons toutefois qu'a.P.A.t.T. ne pratique pas la fusion des genres, leur préférant la juxtaposition frénétique, le zapping furieux.
Un chroniqueur anglais écrivit d'ailleurs à propos de leur premier album ces mots qui résument fort bien l'esprit du disque :

"Mon lecteur CD indique 66 morceaux, la pochette du disque n'en nomme que 8, mais j'en ai entendu au moins 103 (à moins qu'il ne s'agisse d'une seule très longue pièce ?)"

Que dire d'autre à propos de cette bande de malades qui puisse vous convaincre d'aller découvrir leur musique ?
Tentons en vrac quelques arguments de poids :

- Ils ont des tenues de scènes faites maison (incluant parfois des chapeaux pyramidaux), dépourvues de manches, pour faire plus élégant.
- Ils sont entre 6 et 10, tous multi-instrumentistes, avec des surnoms assez drôles empruntés au lexique des studios (Norma Lize, The Count In, Master Fader, General Midi, etc...)
- leur musique est fourrée à l'accordéon, aux guitares électriques, au violoncelle et aux échantillons divers. Recours fréquent au "pitchshifting" (altération de la hauteur par des moyens numériques).
- Ils viennent de Liverpool (en même temps, ça ne s'entend pas).
- Ils ont sorti un EP téléchargeable gratuitement, sur le principe du mash-up, avec une super-pochette détournant un classique des années 80 (que je ne nommerai pas pour teaser grave, tant il est vrai qu'on aPAtT pas les mouches avec du vinaigre)
- Ils produisent des visuels raffinés tels que :
- leur nom se prononce "ape hat", tout connement, comme un chapeau en singe. Normal.
- leurs chansons peuvent faire penser, selon les cas, à Fantomas, aux Mothers Of Invention, Ween, Camper Van Beethoven, au Bonzo Dog Doo-Dah Band, au Soft Machine des débuts, aux Beastie Boys, aux regrettés Thinking Fellers Union Local 182 voire même au méconnu et néanmoins excellent Alec K Redfearn mais aussi à des trucs garage ou psychédéliques un peu barrés… Bref c'est bouillonnant, exubérant, à la fois grotesque et sublime...

Le groupe tournera en France en novembre (avec les autres barjots de Chops).
En attendant, goûtez-moi ça :

Apprentice Attention (extrait de Black & White Mass)





Firebird (extrait de Black & White Mass)





Notez par ailleurs que le truculent inédit "Fucking Hostile" est en téléchargement libre sur le myspace du groupe.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

voilà qui nous change de la pop ;-)
(oh putain je vais me faire tuer moi...)

Anonyme a dit…

de biens beaux débiles comme je les aime