jeudi 26 avril 2007

Jack the Dripper



Oulala, on a failli passer à côté : dans un peu plus de trois mois, c'est le 51ème anniversaire de la mort de Jackson Pollock, le papa de l'action-painting.
C'est quoi, l'action-painting ?
Inutile de l'expliquer quand on peut directement en FAIRE, simplement en bougeant sa petite souris.

En cerise sur le gâteau (dégoulinant), veuillez trouver ci-joint, l'excellente biographie de Pollock en chanson par Red Krayola with Art & Language, intitulée "Portrait of V.I. Lenin in the style of Jackson Pollock, part 1".
C'est extrait de l'extraordinaire album "Kangaroo?" enregistré en 1981, à l'époque où le Krayola comptait dans ses rangs, outre l'indispensable Mayo Thompson, les vénérables Epic Soundtracks (Swell Maps), Allen Ravenstine (Pere Ubu), Lora Logic (Essential Logic) et Gina Birch (Raincoats). De la free-pop délirante comme on n'en entend plus souvent.

vendredi 20 avril 2007

Vaguement Jumeau #5 : Emil contre les Souris



Quarante fois que je l'écoute en deux semaines et je ne parviens pas à m'en débarrasser. Mon enthousiasme pour "Saturday waits", extrait du dernier album en date de Loney, Dear ne semble pas s'effilocher...
Cette voix de tête évoquant simultanément celle de Brian Wilson et Barry Gibb, ce texte un peu bidon qui parle du sentiment de n'être pas à sa place, cette mélodie de refrain quasiment déductible de celle du couplet... le cerveau décortique, analyse, identifie les ficelles.
Mais ce gros lourdaud de coeur se fait encore une fois piéger.
Comme en 1989, quand je découvrais "Sensitive" des Field Mice, replaçant inlassablement, toutes les 4 minutes, l'aiguille de la platine au début de cette increvable galette de vinyle noir, tâchant de comprendre ce qui pouvait bien me mettre dans un pareil état.
Aujourd'hui je suis devenu un vieux cervidé, j'ai appris tout plein de nouveaux accords à la guitare et dispose de nouveaux éléments d'analyse : j'ai vite remarqué, par exemple, que le refrain de ces deux chansons était construit sur la même séquence d'accords (Sol, La, Fa#m, Si m) et qu'elles me procuraient le même type d'émotion (une forme de positivité qui sourd de la nostalgie).
Mais je ne connais toujours pas la formule magique qui transforme cette poignée de notes en un pareil soin apaisant pour les âmes endolories.

Joies de la technologie

Les plus observateurs l'auront déjà remarqué : j'ai intégré sur cette page une "radioblog".
Pour les profanes, c'est une petite interface qui permet de lire (exclusivement en streaming) la musique que j'ai bien voulu y mettre. Le son est assez pourri mais je vais essayer de trouver un moyen d'encoder les morceaux à plus haute résolution à court-terme.

Pourquoi une "Radioblog" me demanderez-vous ?
Et bien parce que :
1) c'est vraiment très cool d'avoir une radioblog sur son blog.
les meilleurs bloggers le font. Il doit donc y avoir quelque chose d'intrinsèquement cool à ça.
2) ça permet de mettre encore plus de musique en écoute avec un temps de chargement quasi-nul pour l'utilisateur .

Pour l'instant, j'utiliserai cette petite interface pour partager avec vous les morceaux que j'écoute le plus ces derniers temps mais à propos desquels je ne compte pas faire de commentaire particulier.
N'hésitez en revanche pas à me livrer les vôtres : j'aurai moins l'impression d'écrire dans le vide.
Sur ce, allez dans la Paix du Christ.

P.S : si un lecteur averti peut m'expliquer comment on intègre la lecture d'un morceau de la RadioBlog dans un bulletin, je lui vouerai une gratitude éternelle.

dimanche 15 avril 2007

Les rongeurs du midi



Je me suis promis de rédiger un bulletin aujourd'hui QUOI QU'IL ADVIENNE.
Vous n'y couperez donc pas.
C'est par un effort incommensurable de mon stupéfiant sens de l'auto-discipline que je vous fourgue cette petite curiosité que j'avais mise de côté en cas de panne d'inspiration.
Permettez-moi au passage de dédier ce court paragraphe à mon camarade Fred Coppola, ami de la technologie musicale s'il en est.
A l'heure où le contrôleur midi devient un outil aussi financièrement accessible que techniquement abordable , d'aucuns - fermement décidés à se la jouer écolos jusqu'au bout et à faire avec les moyens du bord - ont décidé de se servir de leurs hamsters pour piloter leurs logiciels de son. Quand on entend le résultat avec six rongeurs, je me dis qu'il faudrait quand même - à vue de nez - au moins une demi-douzaine de musaraignes et une vingtaine de chinchillas pour produire une démo de Mouse on Mars.

lundi 9 avril 2007

Jolie Gaulle #4 : Ecrevisse laminée



Son visage vous est familier si vous mangez tous les soirs devant France 3 et son renversant sitcom "Plus Belle La Vie".
Elle s'appelle Rachel dans la série mais c'est sous le nom de Colette Renard qu'elle s'est illustrée dans le music-hall, créant notamment "Irma La Douce" à la fin des années 50.
Son répertoire (qu'on dit fort de plusieurs centaines d'oeuvres enregistrées) compte un certain nombre de chansons "lestes" qu'elle interprète avec beaucoup de talent et de classe.
Le morceau offert aujourd'hui, Les Nuits d'une Demoiselle est un classique de la chanson libertine "sophistiquée"… Les connaisseurs blasés m'excuseront d'enfoncer une porte grande ouverte… ceux qui (re)découvriront en revanche ce titre s'extasieront sans doute devant l'impressionnante sarabande de métaphores…

dimanche 8 avril 2007

Goûte à Toog



Toog est un artiste français aux talents multiples : chansonnier, dandy, musicien, photographe, poète, comédien, blogger, réalisateur. Il fait partie de ces artistes français qui ont sorti plusieurs disques et donné de nombreux concerts à l'étranger (notamment aux USA et au Japon, aux côtés de son ami, le légendaire Momus) et qu'on ne connait quasiment pas en France. Je l'ai - pour ma part - découvert il y a sept ou huit ans, grâce à des amis qu'on avait en commun et qui ont eu la riche idée de m'offrir un CD préfigurant l'album "6633" paru plus tard sur le label "Le Grand Magistery".
Imaginez Kraftwerk (tout-synthétique, qualités mélodiques), Satie (économie des effets, sens de l'absurde et de la poésie typiquement français) et les Sparks (flamboyance, humour à froid), réunis dans un même cerveau pour produire des comptines dadaïstes (l'improbable "Fable") ou de mélancoliques récits crypto-mythologiques ("Cyclope-Haine").
Ce garçon possède un phrasé génial, une diction impeccable combinée à une splendide mollesse de ton, qui sert admirablement la qualité de textes pour le moins chiadés ("ses plumes ont l'eau de leur encre noire teint" quand même !) .
Les deux extraits proposés ici ont été enregistrés en 1998 ou 1999...
Depuis, Toog a produit plusieurs disques (au moins trois semble-t-il), toujours aussi singuliers quoique moins enthousiasmants à mon goût...
Je garde toutefois un oeil sur le bonhomme, que je sais capable des plus belles surprises...

Vaguement Jumeaux #4 : David contre Johnny



Au tout début des années 90, on m'a fait découvrir le groupe Moonshake et ça m'a complètement retourné la tête, créant une brêche dans mes goûts d'indie-kid nourri à la pop C86, aux mélodies sucrées et aux guitares carillonnantes.
Ce groupe, qui venait de se former sur les cendres des regrettés Wolfhounds, proposait une musique étrange, basée sur des grooves très efficaces, empruntant au dub ses lignes de basse (simples, sourdes, et garantes des seuls points d'accroche mélodique) et une batterie à la fois hypnotique et complexe, métronomique et dansante (comme aux riches heures de la no-wave new-yorkaise). Sur cette solide assise rythmique venaient se poser le chant monocorde et acrimonieux de David Callahan, ainsi que des incises de guitares biscornues ou d'échantillons dissonants. Nommé d'après le titre d'une chanson de Can (sur l'album Future Days), Moonshake, s'il revendiquait clairement l'influence de ces augustes Teutons, s'éloignait toutefois des eaux de Cologne en optant pour une concision et des partis-pris structurels typiquement pop. Exemple : City Poison (extrait du premier album "Eva Luna"1992)

Bien des années plus tard, la curiosité réactivée par la lecture du "Rip it up and start again" de Simon Reynolds, je décidai d'explorer plus sérieusement l'oeuvre du groupe Public Image Limited.
Ce groupe, qui venait de se former sur les cendres des regrettés Sex Pistols proposait une musique étrange, basée sur des grooves bizarres, empruntant au dub ses lignes de basse (simples, sourdes, et garantes des seuls point d'accroche mélodique) et une batterie à la fois hypnotique et complexe, métronomique et dansante (comme un pendant anglais à la no-wave new-yorkaise fleurissante). Sur cette atypique assise rythmique venaient se poser le chant monocorde et acrimonieux de John Lydon, ainsi que des incises de guitares biscornues etc… Exemple Poptones (extrait du deuxième album "Metal box" 1979) ou encore cette excellente video live de Careering.