vendredi 20 avril 2007

Vaguement Jumeau #5 : Emil contre les Souris



Quarante fois que je l'écoute en deux semaines et je ne parviens pas à m'en débarrasser. Mon enthousiasme pour "Saturday waits", extrait du dernier album en date de Loney, Dear ne semble pas s'effilocher...
Cette voix de tête évoquant simultanément celle de Brian Wilson et Barry Gibb, ce texte un peu bidon qui parle du sentiment de n'être pas à sa place, cette mélodie de refrain quasiment déductible de celle du couplet... le cerveau décortique, analyse, identifie les ficelles.
Mais ce gros lourdaud de coeur se fait encore une fois piéger.
Comme en 1989, quand je découvrais "Sensitive" des Field Mice, replaçant inlassablement, toutes les 4 minutes, l'aiguille de la platine au début de cette increvable galette de vinyle noir, tâchant de comprendre ce qui pouvait bien me mettre dans un pareil état.
Aujourd'hui je suis devenu un vieux cervidé, j'ai appris tout plein de nouveaux accords à la guitare et dispose de nouveaux éléments d'analyse : j'ai vite remarqué, par exemple, que le refrain de ces deux chansons était construit sur la même séquence d'accords (Sol, La, Fa#m, Si m) et qu'elles me procuraient le même type d'émotion (une forme de positivité qui sourd de la nostalgie).
Mais je ne connais toujours pas la formule magique qui transforme cette poignée de notes en un pareil soin apaisant pour les âmes endolories.

2 commentaires:

Mauricette Beaussart a dit…

Un vieux cervidé ? Vraiment ? C'est toujours mieux que d'être un corvidé, non ? Surtout quand on a les oreilles bien pleines.

bine a dit…

Vous devenez lyrique, Chevreuil, et ma foi, votre poil en ressort plus luisant. Je m'en vais de ce pas chausser ma guitare et tester les dits accords.