lundi 19 mars 2007

Jolie Gaulle #3 : Clouer le bec de l'aigle noir



Charade :
- on place mon premier au dessus d'une ampoule pour tamiser la lumière
- mon second est une petite touffe de cheveux, souvent délibérément dressée sur le devant du crâne.
- les bébés mâchonnent mon troisième pour assouvir leur besoin de succion
- mon quatrième est le pendant du jour
- mon tout est un grand classique de la chanson française.

réponse : "l'aigle noir" parce que abat-jour/houpette/tétine/nuit.

Désolé.
C'est que tout propos contribuant à désacraliser Barbara m'est d'office sympathique.
Je n'aime pas la "dame en noir". Je suis irrité par son chant, monolithiquement grave, figé dans la posture de l'artiste maudit. Je conviens de la beauté de quelques-unes de ses chansons ("Göttingen", "Pierre" et une poignée d'autres), mais le plaisir que leur écoute pourrait me procurer est pollué par cette emphase, cette forme de sur-dramatisation grossière qui plombe le plus gros de son oeuvre. "L'aigle noir" est ainsi pour moi un des monuments de la chanson insupportable, ou au mieux , la fatigue ou le sommeil aidant, un sommet de drôlerie.
Ayant longtemps eu le sentiment d'être le seul à nourrir ces sentiments sacrilèges, je jubilai en découvrant, il y a une quinzaine d'années, les premiers enregistrements de Brigitte Fontaine datant de 1966, regroupés sur le CD "chansons décadentes et fantasmagoriques" (Disques Canetti).
Au milieu de ce disque en tous points délicieux, se cache la parfaite "Quand tu n'es pas là", qui règle en une minute et quarante secondes, sur un fastueux arrangement de Jimmy Walter, le compte de la chanson empesée "à la Barbara".

7 commentaires:

Anonyme a dit…

ah.....
Faut-il que je t'aime pour supporter de tels propos...

Flop a dit…

Je trouve aussi Barbara pénible mais pas seulement à cause de son flow maniéré. J'ai surtout horreur de son songwriting grossier dominé par la prosodie classique.
Genre les gros escaliers d'octosyllables.

En ce sens, Brigitte n'est plus l'anti-Barbara qu'elle a pu être à l'époque Saravah puisqu'elle est retombée dans le même travers.

L'Impeccable Chevreuil a dit…

Brigitte s'est effectivement bien dégradée... je me souviens l'avoir vue sur scène à l'époque de "genre humain" et c'était l'horreur.
On aurait dit un live de Gainsbourg sur la fin, la grosse cavalerie lourdingue. On avait l'impression qu'elle avait écrit chacune de ses interventions pseudo-allumées. Ambiance "putain j'suis trop déglingo les gars, ça vous fait kiffer, hein".
J'étais atterré. Je crois même que je me suis barré avant la fin échappant probablement ainsi à la farandole où tout le monde chante "le nougat" en choeur d'un air complice.
Cela dit, la période Saravah, c'était pas triste en revanche...
Chérissons les chérissables.

Unknown a dit…

avec ce genre d'articles, tu fais le jeu du Front National (ballotage favorable ou non)

Anonyme a dit…

c'est marrant j'ai l'impression de m'entendre parler de Brel ( et pourtant j'ai un immense respect pour le monsieur) en fait je vois la meme impudeur.
enfin moi je dis ça c'etait surtout pour dire une annerie narizotesque...

L'Impeccable Chevreuil a dit…

@ barn :
dis-donc, vilain iconoclaste, tu veux que je ressorte ton lourd dossier sur Michel Sardou ?

Anonyme a dit…

mais zenfin !!! me menacer d'aussi vils coups alors que je suis plutot d'accord avec toi vieille carne , je te reconnais bien là affreux félon ...

d'autant que mes amours Sardouesques boutonneuses et désolantes peuvent, avec toute la dose de mauvaise foi qui me caracterise, êre considérées comme la simple préscience innée d'un futur "top navrant"...

qui, sincérement, peut dire qu'il n'a pas eu le petit orteil bourdonnant à l'ecoute du rire du sergent ? j'ose poser la question