lundi 10 septembre 2007
Vider les fontaines
Il y a sur le tout nouvel album d'Orwell une très belle chanson vantant la douceur automnale et les bonnes résolutions de la rentrée. Elle s'appelle Septembre et compte parmi ces petits miracles d'équilibre où la sophistication de l'écriture ne vient jamais compromettre l'évidence mélodique.
Quand le refrain se prolonge, inopinément, et que les deux voix modulent en fredonnant "Toutes les rues nous appartiennent / nous pouvons même / vider les fontaines", ces glissements d'accords, qui semblent tout à la fois couler de source et emprunter de sinueux sentiers, me procurent à chaque fois le même frisson de contentement.
Orwell, si vous ne les connaissez pas encore, sont champions de France dans leur catégorie.
Celle, peu fréquentée (et pas très en vogue ces derniers temps), d'une pop savante et romantique, richement arrangée mais toujours très accessible, évoquant Gilbert O'Sullivan, les premiers Divine Comedy, ou bien, pour rester dans l'Hexagone, les oeuvres tardives de L'Affaire Louis Trio.
La jeune femme invitée à chanter sur ce morceau s'appelle Ruth Minnikin. Son groupe The Heavy Blinkers, dans la droite lignée des Wondermints et autres dévots de Brian Wilson, n'est pas mal du tout dans le genre. Mais c'est surtout en solo, quand elle enfile ses bottes en caoutchouc et emmène sa guitare à la pêche à la truite, que l'on succombe aux charmes de cette Canadienne aux faux-airs de Calamity Jane.
(Dans un style pas très lointain, un poil plus jazzy, il y a aussi Jolie Holland, dont j'adore le dernier album en date, mais c'est une autre histoire...)
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