samedi 3 novembre 2007

Le Drapeau Noir reprend des couleurs



Il y a deux semaines je suis allé voir et écouter les stupéfiants Dirty Projectors sur scène.
Si vous ne connaissez pas encore, allez donc y risquer une oreille : c'est pour le moins singulier. Il s'agit d'un projet aventureux mené par un gars plutôt zarbi avec des sales pull-overs de ski mais une forte personnalité musicale, David Longstreth.
Ce garçon a décidé - pour son dernier album en date - de rendre hommage à Black Flag (le groupe de punk-hardcore angeleno du musculeux Henry Rollins) en reprenant les morceaux de son mythique premier album "Damaged" (198), mais en se basant exclusivement sur les souvenirs qu'il en a gardés et en les reconstruisant à sa façon, qu'on pourra qualifier de généreuse et alambiquée.
A l'instar du "Pierre Ménard, auteur de Don Quichotte" de JL Borges, Longstreth a donc patiemment "composé des morceaux qui existaient déjà".

Vu de loin, on pouvait redouter que le gars ne s'étouffe dans les références et les citations, jouant le jeu du clin d'oeil décalé pour public averti et sombrant au passage dans l'anecdotique. Vu de près, c'est juste hyper-spectaculaire (harmonies vocales de cinglés à la Björk, rythmiques complexes, énergie quasi-punk) et l'on a du mal a contenir son admiration.
Comparez donc sa lecture de "Police Story" (également ici en video dans une très belle version pour les fameux "Concerts à emporter" de la Blogotheque) et l'original par la bande à Rollins, le contraste est assez étonnant.
J'adore pour ma part la façon dont cohabitent la sophistication extrême de la partition musicale de Longstreth (dans un registre free-afro-folk-post-gospel expressionniste) et la simplicité frontale du texte de la chanson (dans un registre "la jeunesse nique la police/guérilla urbaine pour tous").
"This fucking city is run by pigs. they take the rights away from all the kids. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way. walking down the street. i flip them off. they hit me across the head with a billy club. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way. nothing i do, nothing i say. i tell them to go get fucked. they put me away. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way. i got to court for my crime. stand in line, pay bail. i may serve time. understand we're fighting a war we can't win. they hate us, we hate them. we can't win, no way."

Pour les amateurs, une assiette de rab chez Daytrotter.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

yep !! le disque est quand même pas à la hauteur de la prestation live qu'on as vu au grrrnd zéro. T'as jeté une oreille au dernier Vic Chestnut (avec Silver Mount Zion)? superbe !

coolbeans a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Vu à la flèche d'or il y a quelque temps et pas franchement emballé...